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Le Métier du Temps | La Jeune Parque

D’après l’œuvre de Paul Valéry
Mise en scène Julie Delille

« Je ne suis pas éloigné, en présence de tous ces faits, de conclure que la sensibilité chez les modernes est en voie d’affaiblissement. Puisqu’il faut une excitation plus forte, une dépense plus grande d’énergie pour que nous sentions quelque chose, c’est donc que la délicatesse de nos sens, après une période d’affinement, se fait moindre.
Je suis persuadé que des mesures précises des énergies exigées aujourd’hui par les sens des civilisés montreraient que les seuils de leur sensibilité se relèvent, c’est-à-dire qu’elle devient plus obtuse. Cette atténuation de la sensibilité se marque assez par l’indifférence croissante et générale à la laideur et à la brutalité des aspects. »

Paul Valéry, Le Bilan de l’intelligence.

Le Métier du Temps est un projet de création artistique vivant à la lisière entre projet situé et projet d’art en commun, basé sur la recherche de la conception des meilleures conditions de mise en relation avec l’œuvre singulière de Paul Valéry.

Comment mettre en relation la pensée d’un auteur au regard perçant, et nous, êtres humains ancrés dans notre époque, traversant une crise inédite qui questionne en profondeur notre civilisation ? Que peuvent nous apporter les considérations sur le monde, le déploiement poétique, le lyrisme semblant d’un autre âge, les notes fragmentaires, les élans inachevés, les discours politiques d’un siècle qui n’est plus le nôtre ?

Ce sont les questions qui traversent ce vaste projet de création artistique unique qui se déploie en complicité avec les lieux. Afin de ne pas limiter l’accès à la pensée de Paul Valéry à un seul canal, mais de pouvoir proposer diverses entrées dans l’œuvre de celui qui nous offre des clés “pour penser par nous-même”, nous emmenons les spectateur·ices à la découverte d’autres espaces textuels et sensibles qui pourront trouver écho avec l’état d’esprit de chacun·e.

La Jeune Parque
Une jeune femme s’éveille, en entendant des pleurs. “Qui pleure là ?” demande-t-elle. Car elle est seule, sur un rocher, en pleine nuit, au beau milieu de la mer…

« Songez que le sujet véritable du poème est la peinture d’une suite de substitutions psychologiques, et en somme le changement d’une conscience pendant la durée d’une nuit. J’ai essayé de mon mieux, et au prix d’un travail incroyable, d’exprimer cette modulation d’une vie. Ce labeur de quatre ans m’a, je crois, appris bien des choses dont je n’avais pas le moindre soupçon. Il me semble que rien ne vaut de faire un long poème obscur pour éclaircir les idées. »

en savoir plus

Paul Valéry écrit ces 512 alexandrins en pleine Première Guerre mondiale comme une absolue nécessité de retrouver un espace pour la poésie en ces temps de crise. Pour vous accompagner dans la rencontre de cette œuvre, nous vous invitons à entrer dans un audacieux dispositif immersif et sensible, à la découverte de ce que cet immense auteur décrivait comme notre sentiment d’univers… Qui est cette Jeune Parque ? Quel est cet étrange voyage auquel elle nous convie ? C’est un temps hors du temps, entre cauchemar, désir et rêve éveillé, une tentative de saisissement des mouvements de l’âme, de ses errements, depuis le milieu de la nuit jusqu’au lever du jour.

La très jeune Parque
Portée par la même équipe de création que La Jeune Parque, cette petite forme vous invite à une promenade imaginaire au cœur du dispositif scénographique.

Ecrit par Alix Fournier- Pittaluga autour des thèmes abordés par Paul Valéry dans La Jeune Parque, ce texte poétique en prose propose d’explorer nos états intérieurs, émotions ou pensées comme autant de paysages à découvrir. Il peut être un premier contact avec l’imagination poétique de Paul Valéry pour les plus jeunes (à partir de 6 ans) mais aussi, pour les moins jeunes, une introduction ou un prolongement du spectacle La Jeune Parque.

Distribution

Mise en scène Julie Delille | Dramaturgie Alix Fournier-Pittaluga|  Scénographie et costume Clémence Delille | Création musicale Julien Lepreux | Création lumière Elsa Revol | Assistanat mise en scène Gwenaëlle Martin | Régie générale et plateau Yvan Bernardet | Régie son et lumière Corentin Guiblin | Couturière Fanette Bernaer | Décor Ateliers de construction Maison de la Culture de Bourges | Médiation Mélanie Bizet
Le texte La très Jeune Parque est édité chez LANSMAN éditeur.

Production & soutiens

Production Théâtre des trois Parques
Coproduction
Maison de la Culture de Bourges, Scène nationale et Centre de Création | Gallia Théâtre – Cinéma de Saintes, Scène conventionnée d’intérêt national – Art et Création | La Halle aux Grains, Scène nationale de Blois | Théâtre Nanterre-Amandiers, Centre dramatique national

Avec le soutien de Théâtre La Passerelle, Scène Nationale des Hautes-Alpes |Abbaye de Noirlac, Centre Culturel de Rencontre  | Théâtre Molière de Sète, Scène Nationale de l’Archipel de Tau | Théâtre de l’Union, Centre Dramatique National du Limousin 

et avec la participation artistique du Jeune Théâtre National