Pourquoi « théâtre » ? Ré-aborder ses codes, ses conventions. Il nous faut nous confronter au théâtre, sans abuser de moyens qui pourraient relever d’autres médiums, comme échappatoires. Le théâtre est une parole vivante, et nous voulons sans cesse en être émues et étonnées.
Nous imaginons, au milieu de ces vastes étendues rurales, un théâtre-abri. Un « chez nous » ouvert pour accueillir les autres, mais aussi un refuge pour nous permettre de travailler, pour dérouler notre fil… Les trois Parques, figures féminines, métaphores de la vie aux contours rugueux qui sinuent par des chemins obscurs. Comme aussi des gardiennes de la destinée. Des forces de la nature, indispensables et fécondes, à l’image du théâtre que nous défendons. Nona, la fileuse, représente la création, l’inventivité, à l’image de la nature. Cette première Parque symbolise notre volonté d’être dans l’expérimentation. Decima, la seconde, celle qui mêle les fils du destin, comme une rencontre, un échange. Nous la percevons comme la figure du langage. Enfin, Morta, exprime la rupture, l’inévitable et l’intransigeance. Elle évoque une forme finale, une production aboutie. Ces trois divinités, parce qu’elles sont poétiques nous rappellent que le sensible et l’émotion sont au cœur de notre recherche.
Extrait du texte fondateur du Théâtre des trois Parques
Pourquoi « théâtre » ? Julie et Clémence Delille novembre 2015.